San Juan de Ortega- Burgos
28 km
Il n’y a pas de chauffage dans ce vieux monastère de San juan de Ortega. C’est une vielle bâtisse laissée un peu à l’abandon où seulement deux personnes y vivent en permanence, le Padre et sa soeur. Je suis seul ou presque, je partage un immense dortoir avec Roberto, un pèlerin italien. J’ai l’impression d’être dans une vielle maison hantée.
À 5 h 30 du matin, je décide de partir. Il fait encore nuit lorsque je commence à marcher: devant moi, à l’ouest, la pleine lune se couche à l’horizon ; derrière moi, à l’est, le soleil commence à se lever. J’assiste en même temps à un coucher de lune et à un lever de soleil. C’est magnifique. C’est aussi impossible à photographier.
Ce que j’aime du chemin du camino, c’est ne pas savoir ce que tu vas voir dans la journée. Chaque pas te conduit vers de nouveaux paysages. Lorsqu’il fait beau soleil comme aujourd’hui cela est d’autant plus agréable. Les jours de pluie sont derrière moi et je profite de la chaleur du soleil. Cette étape, même si elle est de 28 km, est très agréable.
Burgos est une grande ville, j’apprécie le retour à la civilisation. Je me détends sur une terrasse en dégustant un verre de vin. Une procession défile dans les rues de Burgos pour célébrer le dimanche des rameaux.
Ci-bas, les pèlerins de la télé-réalité arrivent à Burgos.
Je visite la cathédrale de Burgos. C’est une imposante cathédrale dans laquelle on expose des richesses inestimables. Le guide nous raconte son histoire et les étapes de sa construction. Comme on est dimanche, mon ami Claude demande au guide à quelle heure est la messe.
D’un air indifférent, le guide répond qu’il n'y a plus de messes ici, qu’il faut aller ailleurs.
Nous sommes surpris : aucune messe dans une cathédrale un dimanche ? J’ai envie de lui répondre : « Excusez-moi monsieur, pourquoi pensez-vous que les paysans ont construit cette cathédrale au juste ? Pour en faire un musée ? ».
L’Espagne est un pays où, contrairement au Québec, les croyants pratiquants sont nombreux. S'il n'y a plus de messe à la cathédrale de Burgos, c'est pour d'autres raisons, peut-être en ont-ils fait un musée. C’est un magnifique musée rempli d’innombrable richesses... mais où est passée l’Église ?
Claude trouve plus loin une église où l’on célèbre un mariage. Il décide d’y assister. Faut ce qu’il faut !
Le pèlerin.
Claude est le doyen des pèlerins, il a 65 ans. Il a fait le voyage en deux étapes : l’année dernière, il a marché de Puy jusqu'à Pampelune ; cette année, il fait le reste jusqu’à Compostelle. C’est un pèlerin facile d’accès et cultivé qui est d’excellente compagnie. Il y a des gens comme ça qu’on apprécie beaucoup. C’est comme dans la vie de tous les jours.