Deux ans après avoir fait mon pèlerinage, le cycle est complété : J’ai préparé mon pèlerinage, je l’ai fait et je l’ai raconté. Je peux maintenant réfléchir sur mon expérience.
Je ne suis pas allé faire une balade à Compostelle pour faire un voyage touristique. J’y suis allé dans l’intention de redécouvrir ma foi. Je voulais tirer un trait sur les valeurs hyper matérielles du monde dans lequel je vis, pour me donner la chance d’arrêter cette course folle, pour me permettre de me reconnecter avec la vie. C’est pour cette raison que j’ai décidée depuis le début de voyager seul, car pour moi c’est dans le silence que j’arrive à vivre des moments intimes avec Dieu.
Marcher pour moi est devenu une façon de prier. J’ai appris au cours des semaines à oublier mon ego et à me mettre en état de recevoir. J’ai abandonné l’idée de vouloir tout contrôler et j’ai laissé la vie se dérouler.
Je suis un croyant, je crois que Dieu est bon et doux. J’aime Le découvrir et je pense qu’Il aime à être découvert. Il n’y a pas une seule journée au cours de mon pèlerinage où Il ne s’est manifesté. Je l’ai vu dans les autres pèlerins, dans la nature, dans mes amis, même dans ceux que j’aimais moins. Je L’ai senti en moi, c’était comme un sentiment de grande liberté, quelque chose d’inexprimable.
J'ai découvert que le bonheur était enfoui au fond de moi, il était caché derrière les illusions que je m’étais fabriqué. Parmi elles, l'idée que pour être heureux, il faut être renommé dans la vie, qu'il faut être admiré et qu'il faut être sans défaut.
J'ai désormais la conviction que je suis aimé tel que je suis. Le pèlerinage m'a permis d'aller au fond de moi-même et de découvrir que malgré mes défauts, mes préoccupations et l'importance que j'accorde à mon ego, je peux avoir accès au bonheur.
Écouter quelqu'un qui essaie de vous dire quelque chose, laisser vous aller à être ce que vous êtes réellement et ramasser toutes les pièces d'or que vous trouverez sur le chemin afin que, lors de votre retour, votre cœur ne fasse pas que battre, mais danse également.
Remerciements
Je tiens à remercier Suzie mon épouse, pour m'avoir permis de vivre cette expérience. Un gros merci à mon père Victor et à ma mère Pierrette pour avoir corrigé mes innombrables fautes de français et de m'avoir aidé à clarifier ma pensée.
Éric Morin, 13-11-2006