lundi, janvier 09, 2006

Le 11 avril Villar de Mazarife. Le songe

compostelle
Leon-Villar de mazarife
21 kilomètres

Aujourd’hui, c’est dimanche de Pâques, je me lève à 7 heures, je déjeune, je cause un brin avec les autres pèlerins puis je vais à la Cathédrale de Léon. La célébration la plus tôt se donne à midi, c’est beaucoup trop tard pour moi. La prochaine étape est à 35 kilomètres d’ici, si je veux m’y rendre avant 7 heures du soir, je dois partir maintenant. Je décide donc de poursuivre ma route en direction de Hospital de Orbego.

Je marche pendant une dizaine de minutes quand un Français accompagné de son jeune fils me demande les directions pour aller à la basilique de Léon. Il y a une messe à 9 heures, me dit-il. Nous faisons connaissance puis on se met à sa recherche. Finalement, nous la trouvons, mais elle est désert et il n'y pas âme qui vive à l’intérieur. Déçu, on s'apprête à partir lorsque nous entendons un chant religieux. Nous suivons la mélodie qui nous conduit à une petite chapelle située à l'arrière de la basilique, une dizaine de personnes s'y sont rassemblées pour entendre la messe. Nous décidons de nous joindre à eux.

Après la célébration , mon copain Français m’explique qu’il y a trois églises importantes où l’on peut rendre hommage aux fondateurs du chemin de Compostelle ; la première église est à San Domingo de la Calzada où l’on peut honorer Santo Domingo, moine bénédictin ingénieur de pont et constructeur de route ; la deuxième église est à San Juan de Ortoga où se trouve son disciple Juan de Ortega qui a continué son œuvre et le troisième, ici même, à la basilique où l’on peut rendre hommage au bienheureux Isidore, évêque, confesseur et docteur. Et bien voilà, c’est fait, j’ai été à ces trois endroits et j’ai rendu hommage à ces pionniers du chemin de Compostelle.

compostelle

Après 20 kilomètres de marche, je suis fatigué, il fait chaud et je n’ai pas assez d’énergie pour me rendre jusqu’à Hospital de Orbego. Je décide plutôt d’arrêter à Villar de Mazarife, un petit village où une maison rustique sert d’auberge aux pèlerins.

Tout est fermé, sauf un petit bar où les hommes du village se sont réunis pour jouer aux cartes. Il y a tellement de fumée que le brouillard s’y est installé.

Le barman m’informe que la propriétaire de l’épicerie ouvrira son commerce si je cogne à la porte. Je vais à l’épicerie du coin, je cogne timidement à la porte, une gentille dame dans la soixantaine apparaît sur le balcon : « Una momento ! » me dit-elle. J’achète ce qu’il faut pour me faire un bon repas et je la remercie. C’est pas Wallmart qui ferait ça !

Je dors dans une chambre que je partage avec Roberto l’Italien. Je fais un magnifique rêve, en fait, cela ressemblait davantage à un songe. Contrairement à un rêve, le songe nous semble plus réel et fait appel à notre conscience. Nous sommes plus conscients de notre moi que dans un rêve où tout nous apparaît comme étant nébuleux.

Je rêve donc que je joue avec mes enfants. Nous sommes tous des esprits et nous volons dans l’espace. Nous suivons un vieux satellite qui dérive et nous nous amusons à le dépasser. Je suis redevenu un enfant et c’est comme enfant et non comme père que je joue avec eux.

Je me réveille, je dois aller faire mes besoins à l’extérieur, les toilettes sont dehors dans la cour de l’auberge. Je lève la tête, il y a des milliers étoiles. C’est d’une grande beauté ! je suis sur une plaine qui est à 1000 mètres d’altitude, il n’y a pas une seule lumière à des kilomètres.